1jour, 1droit!! : c’est peu

Ces métiers encore interdits aux femmes : on croit rêver !

ELLE.fr

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Dans un rapport publié en 2018 et intitulé « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit », la Banque Mondiale tirait la sonnette d’alarme. Le très sérieux « The Economist » a d’ailleurs réalisé une carte en couplant ces données, reproduite ici. La plupart du temps, ces emplois interdits aux femmes se concentrent dans le secteur de l’industrie, de la construction ou concernent le travail du métal ou en usine. Ces jobs sont considérés comme « dangereux », « pénibles » ou « moralement inappropriés ». Dans 29 pays, elles ont aussi interdiction de travailler la nuit. Si des arguments comme leur protection et leur santé sont mis en avant, force est de constater que les femmes restent souvent cantonnées au même secteur d’emploi (l’éducation et les soins par exemple) et ont accès à de plus faibles rémunérations. Nous vous proposons ci-dessous un petit tour du monde avec dix exemples éloquents. Et, si vous n’en avez pas assez, connaissez-vous également ces 10 endroits interdits aux femmes ? En 2019, certains métiers restent encore interdits aux femmes, et cela dans plus de la moitié du monde ! Dans 18 pays également, rappelons-le, une femme ne peut travailler sans l’accord de son mari. Révoltant, non ? Dans un rapport publié en 2018 et intitulé « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit », la Banque Mondiale tirait la sonnette d’alarme. Le très sérieux « The Economist » a d’ailleurs réalisé une carte en couplant ces données, reproduite ici. La plupart du temps, ces emplois interdits aux femmes se concentrent dans le secteur de l’industrie, de la construction ou concernent le travail du métal ou en usine. Ces jobs sont considérés comme « dangereux », « pénibles » ou « moralement inappropriés ». Dans 29 pays, elles ont aussi interdiction de travailler la nuit. Si des arguments comme leur protection et leur santé sont mis en avant, force est de constater que les femmes restent souvent cantonnées au même secteur d’emploi (l’éducation et les soins par exemple) et ont accès à de plus faibles rémunérations. Nous vous proposons ci-dessous un petit tour du monde avec dix exemples éloquents. Et, si vous n’en avez pas assez, connaissez-vous également ces 10 endroits interdits aux femmes ?

Paris, Barcelone, Bagdad: des milliers de manifestants pour la journée des droits des femmes

Jeanne Bulant

En ce 8 mars, de nombreuses femmes du monde ont profité de la journée internationale des droits de la femmes pour descendre dans la rue et réclamer plus d’égalité hommes-femmes.

© BFMTV

Plus d’un an après le choc « MeToo », des milliers de femmes ont manifesté dans le monde ce vendredi 8 mars pour la journée des droits des femmes,

En France, plusieurs milliers de personnes, 15.000 selon les organisateurs, se sont rassemblées vendredi dans plusieurs villes à l’occasion de cette 42e Journée internationale pour les droits des femmes, pour dénoncer notamment les inégalités salariales et les violences sexistes.

Les manifestants étaient, selon les organisateurs, 2.500 à Marseille, 700 à Nantes, 600 à Lille, 1.500 à Grenoble comme à Toulouse, où les participantes scandaient : « Solidarité avec les femmes du monde entier ».

À Paris, 6.000 personnes (selon les organisateurs) se sont rassemblées place de la République derrière des banderoles proclamant « À salaire égal, travail égal », ou encore « Ni à prendre, ni à violer, quand c’est non, c’est non ».

Les militants féministes des deux sexes ont été rejoints sur la place par les jeunes qui manifestaient pour le climat, derrière une banderole « Détruisons le patriarcat, pas le climat ».

Jour férié à Berlin, Espagnoles en grève

Dans de nombreuses capitales européennes, le 8 mars a été une journée consacrée aux luttes pour les droits des femmes. À Berlin, pour la première fois, on célébrait le 8 mars comme un jour férié. À Hambourg au nord de l’Allemagne, plusieurs militantes féministes Femen sont allées jusqu’à démonter des portiques limitant l’accès à une rue où se situent plusieurs maisons closes, légales en Allemagne.

© BFMTV

Pour la deuxième année consécutive, l’Espagne a célébré vendredi le 8 mars avec une « grève féministe » et des manifestations massives, ayant réuni plus d’un demi-million de personnes à Madrid et Barcelone, alors que le sujet a pris une forte dimension politique avant les législatives du 28 avril.

Devant l’hôtel de ville de Madrid, à la façade illuminée de violet comme celle du Parlement, les manifestantes criaient « excusez-nous du dérangement, on nous assassine », en référence aux 975 femmes tuées par leur conjoint ou ex-compagnon entre 2003 et 2018, selon des chiffres officiels. 

Ailleurs en Europe: en Grèce, un arrêt de travail de trois heures a été observé dans de nombreuses administrations, une première. À Istanbul, la police turque a tiré des gaz lacrymogènes contre des milliers de femmes rassemblées dans le centre de la ville en dépit d’une interdiction de manifester. Dans le même temps, les Serbes, elles-aussi, défilaient dans les rues de Belgrade.

Les coréennes déguisées en sorcières

© BFMTV

À Séoul, de nombreuses femmes se sont déguisées en sorcières dans les rues, devenues symboles des combats féministes des temps modernes.

Dans le reste du monde, comme en Inde, au Bangladesh, en Chine, en Irak, ou au Cameroun, de nombreux rassemblements de femmes ont également eu lieu, sans que l’on en connaisse encore l’ampleur exacte.

Des irakiennes dans le centre de Bagdad le 8 mars 2019.

© Ahmad AL-RUBAYE / AFP Des irakiennes dans le centre de Bagdad le 8 mars 2019. © JUNG Yeon-Je / AFP

#EntenduALaRédac, l’enquête qui révèle l’étendue du sexisme et des violences sexuelles dans les médias

Antoine Ferreira-Mendes e

© boonchai wedmakawand via GettyImages

Les révélations autour de la Ligue du LOL, qui ont éclaté en février 2019 et qui agitent toujours les médias, ont permis de faire un premier nettoyage dans les rédactions. Un épiphénomène ? Non, comme le prouve l’enquête #EntenduALaRédac, qui implique plus de 200 titres.

Dans la foulée des révélations sur la Ligue du LOL, l’enquête #EntenduALaRédac, menée en ligne pendant 10 jours auprès de 1837 journalistes et étudiants en journalisme, démontre que les violences sexistes et sexuelles ne sont pas des cas minoritaires (contrairement à ce que le Figaro avait pu affirmer en février dernier).

Initiée par les collectifs de journalistes féministes Prenons la une, #NousToutes et Paye Ton Journal, l’enquête est édifiante. Au total, plus de 200 rédactions sont impliquées et 3000 cas de violences sexistes et sexuelles ont été recensés, tous médias confondus (presse écrite, régionale, nationale, quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, radio, télévision et pure players).

Parmi les cibles des harceleurs, les minorités. Les femmes racisées sont plus souvent victimes de propos à connotation sexuelle que la moyenne. 64% des femmes racisées déclarent dans l’enquête avoir été victimes de propos à connotation sexuelle bien que ce soit le cas de 49% des répondant.e.s. Et chez les hommes victimes de harcèlement sexuel, 1 homme sur 3 est homosexuel, prouvant un climat d’homophobie.

En plus de mesurer l’ampleur des violences sexistes et sexuelles, #EntenduALaRédac s’est également intéressée à la façon dont les rédactions réagissent en interne face aux faits. Et le constat est alarmant, tant les systèmes de protection des salariés en interne sont désuets et les paroles des victimes, passées sous silence la plupart du temps. Dans 83% des cas de violences sexuelles, la direction et les ressources humaines n’ont pas été informées. Et lorsqu’elles le sont, dans 66%, elles n’ont pris aucune mesure et enfreignent donc le code du travail.

Et sur les bancs des écoles, même constat. 62% des étudiantes indiquent avoir été témoins ou victimes de propos sexistes au sein même de leur institution, et 28%, témoins ou victimes de propos à connotation sexuelle.

L’enquête a également publié les noms des médias incriminés ainsi que des extraits de témoignages. Elle est à découvrir juste ici.

AUSSI SUR MSN : Ligue du LOL : « En dégommant les femmes et les minorités, les ‘loleurs’ ont éliminé la concurrence »

« Manspreading », « male gaze »… petit glossaire des inégalités hommes-femmes du quotidien

Julien Ricotta I

Ces dernières années, de nombreux mots, souvent d’origine anglo-saxonne, sont apparus pour dénoncer les inégalités hommes-femmes. Tour d’horizon à l’occasion de la journée des droits des femmes.

Ces dernières années, de nombreux mots, souvent d’origine anglo-saxonne, sont apparus pour dénoncer les inégalités hommes-femmes. Tour d’horizon à l’occasion de la journée des droits des femmes.

© Montage Pixabay/Europe 1 Ces dernières années, de nombreux mots, souvent d’origine anglo-saxonne, sont apparus pour dénoncer les inégalités hommes-femmes. Tour d’horizon à l’occasion de la journée des droits des femmes.

Dans le sillage de la vague #metoo et #balancetonporc, le féminisme anglo-saxon s’est enrichi de nouveaux mots. Parmi ces néologismes, certains traduisent les inégalités hommes-femmes du quotidien, que ce soit dans les transports en commun, dans la rue ou encore au travail. A l’occasion de la journée des droits des femmes, vendredi 8 mars, Europe 1 dresse un inventaire de ces expressions qui entrent petit à petit dans la langue française.

Le « manspreading » : en français, le « manspreading » peut se traduire par « étalement masculin » et définit la tendance qu’ont certains hommes à s’asseoir les jambes très écartées, pour prendre ainsi bien plus de place que les femmes. Le terme est apparu en 2014 à New York, suite à une campagne de la Metropolitan transit authority (MTA, transports new-yorkais). La ville de Madrid a même mis en place en juin 2017 un pictogramme pour alerter sur le « manspreading » dans le métro et les bus. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses photos sont régulièrement postées pour dénoncer cette pratique.

Le « mansplaining » : le « mansplaining » désigne une situation où un homme explique quelque chose à une femme de manière condescendante, souvent sur un sujet qu’elle connaît ou qui la concerne en premier lieu (avortement, contraception, sexualité…). Le terme est apparu en 2008 après un article du Los Angeles Times, dans lequel la romancière Rebecca Solnit raconte qu’un homme lui a longuement parlé d’un livre, sans jamais lui laisser la possibilité de répondre… qu’elle en était l’auteure ! A noter qu’au Québec, le « mansplaining » a été traduit par… « pénispliquer ».

Le « manterrupting » : le sexisme ordinaire s’immisce jusque dans les conversations quand certains hommes n’hésitent pas à interrompre leurs interlocutrices, que ce soit au travail, dans les médias ou encore en privé. Ce phénomène a été décrit pour la première fois en 2015 par la chroniqueuse du New York Times Jessica Benett, dans un article intitulé « How not be manterrupted in meetings » (comment ne pas être interrompue par un homme en réunion), selon Le Monde. Le quotidien cite en exemple Sylvia Pinel, la seule femme à la primaire de la gauche en 2017, dont la parole avait été régulièrement coupée par les autres candidats, tous des hommes, lors des débats télévisés.

Le « male gaze » : le « male gaze », c’est le « regard masculin ». Ce terme illustre la tendance dans le milieu culturel, et particulièrement au cinéma, à présenter des œuvres du point de vue d’un homme, souvent hétérosexuel. Le « male gaze » critique notamment l’inclination à présenter les femmes comme des objets ou à les reléguer à des rôles secondaires. Un exemple éloquent : l’inégalité criante du temps de parole entre les hommes et les femmes dans les long-métrages récompensés par l’Oscar du meilleur film.

Le « manslamming » : quand un homme bouscule une femme dans l’espace public, volontairement ou non, on appelle cela du « manslamming ». Le néologisme a été inventé par la féministe Berth Breslaw en 2015, après une expérience menée dans les rues de New York. « Je peux me rappeler de chaque homme qui s’est écarté de mon chemin, parce qu’ils étaient si peu », a-t-elle raconté dans un article paru sur le site du New York Magazine.

Le « bropropriating » : « bropropriating », la contraction de « bro » (mec), et « appropriation », traduit l’attitude d’un homme s’appropriant l’idée d’une femme. Selon des féministes, ce phénomène s’observe notamment dans le domaine des sciences, de la littérature ou encore au travail. Des initiatives ont fleuri ces dernières années pour faire connaître les contributions de femmes scientifiques, notamment en enrichissant des pages Wikipedia, relève Le Monde

AUSSI SUR MSN – Égalité femmes-hommes : malgré des progrès, il reste encore beaucoup à faire

La criminelle au cinéma: tueuse, mais pas méchante

Lucile Quillet

Cet article est le quatrième d’une série de quatre épisodes, «Les femmes et le crime». Le troisième est à retrouver ici. La criminelle nous offre stupeur et sensationnel: c’est ce qui rend son histoire fascinante pour le commun des mortels, et photogénique au cinéma….

L’héroïne de «Kill Bill» (Tarantino) n'est finalement qu'une incarnation stéréotypée de la féminité. Uma Thurman dans le premier volet. | Capture d'écran via YouTube

© Fournis par SLATE L’héroïne de «Kill Bill» (Tarantino) n’est finalement qu’une incarnation stéréotypée de la féminité. Uma Thurman dans le premier volet. | Capture d’écran via YouTube

Cet article est le quatrième d’une série de quatre épisodes, «Les femmes et le crime». Le troisième est à retrouver ici.

La criminelle nous offre stupeur et sensationnel: c’est ce qui rend son histoire fascinante pour le commun des mortels, et photogénique au cinéma. Dans les yeux des cinéastes, les femmes de faits divers se transforment en muses, sitôt érigées sur la pellicule en figures mythologiques semblant défier l’ordre, tantôt bourgeois, patriarcal, sociétal.

Violette Nozière, les soeurs Papin, Marie Besnard, Jacqueline Sauvage, Alexandra Lange, Marie Lafarge, toutes ont rejoint le panthéon des tueuses du septième art, aux côtés des Thelma et Louise et autres criminelles de Millenium, Gone Girl, Sexcrimes, Passion, Monster, Mad Max Fury Road, Kill Bill, Carrie ou Teeth… Des personnages féminins qui présentent la plupart du temps le même enjeu dramatique qui tient inexorablement le spectateur en haleine: faire triompher leur cause.

De la garce diabolique à l’héroïne

Il a fallu plusieurs décennies pour que les criminelles deviennent des héroïnes sur grand écran. Dans la France d’après-guerre, elles sont avant tout les «garces diaboliques», des séductrices par lesquelles le mal arrive. «Cela traduit la paranoïa masculine des années 1950 et la peur des femmes autonomes, décrypte Geneviève Sellier, professeure émérite en études cinématographiques à l’université Bordeaux Montaigne et fondatrice du site Le genre & l’écran. Il y avait ce désir de diaboliser les femmes pour reprendre la main sur celles qui s’étaient émancipées et leur enlever toute légitimité.»

Sous l’œil de Claude Chabrol, les criminelles accèdent au rang des personnages principaux et prennent toute la lumière. Sous sa direction, Isabelle Huppert incarnera la célèbre parricide dans le film éponyme Violette Nozière (1978) puis la «faiseuse d’anges» Marie-Louise Giraud –une des dernières femmes guillotinées en France– dans Une affaire de femmes (1988), ou encore une des meurtrières de La Cérémonie (1995), librement inspiré de l’affaire des soeurs Papin.

Mais c’est surtout à Hollywood que la criminelle s’émancipe du fait divers originel pour être réellement inventée comme une héroïne bankable. «Les années 1980 et 1990 marquent le début de ce cinéma indépendant ou de genre légitimant la violence féminine comme une réponse à celle des hommes, explique Geneviève Sellier. Sociologiquement, c’est le signe d’une prise de conscience, à l’inverse du cinéma du backlash des années 1980 envers les femmes libérées, comme on a pu le voir avec Liaison Fatale.»

Une criminelle vouée à plaire et à rassurer

L’industrie du cinéma américain n’a pas le choix: sans soutien financier, elle se doit d’être rentable… et donc d’attirer les femmes. «Ce sont elles les prescriptrices qui décident des films qu’on va aller voir au cinéma, assure Geneviève Sellier. Ils doivent prendre en compte ce qu’elles vivent, contrairement au cinéma français déconnecté, qui fonctionne en circuit fermé car financé par les taxes.»

Si ces criminelles à l’écran disent quelque chose de la vie des femmes, c’est parce qu’elles ont toutes été majoritairement agressées, trahies, violées, soumises ou maltraitées au préalable. Autrement dit, les femmes ne frappent pas en premier. «Les criminelles sont construites comme des victimes qui réagissent contre un agresseur, elles tuent “en réponse à”», explique Brigitte Rollet, chercheuse au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines et autrice de Femmes et cinéma, sois belle et tais-toi. Mettre en scène des femmes violées en quête de vengeance est même devenu un genre à part entière, baptisé rape and revenge.

«On trouve toujours un moyen de ne pas s’aliéner le public populaire et les hommes: soit les personnages féminins meurent, soit le film est aussi un film d’action.» Geneviève Sellier, professeure émérite en études cinématographiques

La logique commerciale donne vie aux criminelles mais les formate aussi. Ainsi, les Beatrice Kiddo, Thelma, Louise ou Carrie ont dû remplir une condition pour exister: ne pas trop bousculer l’ordre. Il faut plaire à tout le monde: aux femmes vengeresses se juxtaposent des parades acceptables. «On trouve toujours un moyen de ne pas s’aliéner le public populaire et les hommes: soit les personnages féminins meurent, soit le film est aussi un film d’action», fait remarquer Geneviève Sellier.

Vengeance et happy end font ainsi bon ménage lorsqu’il y a beaucoup de combats (Mad Max Fury Road), ou lorsque l’héroïne revient à une incarnation stéréotypée de la féminité (le diptyque Kill Bill se termine sur la citation: «La lionne a retrouvé son petit et la paix revient dans la jungle»). Pour la Nicole Kidman de Prête à tout –une ambitieuse présentatrice télé qui fait assassiner ce mari lui réclamant un enfant–, ça finit mal. La liberté retrouvée de Thelma et Louise a un prix: celui d’un grand saut dans le vide dont on ne verra jamais la fin.

Meurtrières mais jamais méchantes par nature

Happy end ou non, la violence féminine ne peut pas advenir par elle-même. Les tueuses du cinéma ont la plupart du temps une très bonne raison de faire ce qu’elles font, à l’image des prisonnières du film et comédie musicale Chicago qui chantent en choeur dans la scène du Cell Block Tango: «He had it coming» («il l’a bien cherché»).

«En étant criminelles, c’est comme si les femmes n’étaient plus tellement femmes, qu’elles perdaient un peu de leur essence. Il doit donc y avoir une justification», souligne Brigitte Rollet. Pour l’experte, la reproduction de ces images stéréotypées peut être imputée à la hiérarchie très masculine de l’industrie cinématographique. «Ils ont des idées préconçues sur ce que sont les femmes, et le genre de femmes que le public veut voir.»

Hasard ou non, les quelques meurtrières sans motif réel du cinéma se retrouvent dans des films réalisés par des femmes: Monster de Patty Jenkins, Jeanne Dielman, 23, quai du commerce de Chantal Akerman, Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh-Thi, L’Intrus d’Irène Jouannet ou A question of silence de Marleen Gorris.

L’archétype du méchant, ce mauvais personnage qui répand le chaos pour son seul plaisir, reste dans la grande majorité incarné par un homme. Où sont les Hannibal Lecter, Voldemort et Sauron féminins? «Le méchant est en position de domination absolue: il n’a de compte à rendre à personne, a du pouvoir, analyse Geneviève Sellier. Que la figure du méchant soit quasiment toujours masculine est un aveu involontaire du caractère inégalitaire de notre société: on ne peut même pas imaginer les femmes dans une telle situation.»

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